Bitcoin social et RSE : le pari gagnant des entreprises de demain !
Ces dernières années ont vu fleurir bon nombre de réflexions visant à examiner le modèle organisationnel de nos entreprises. Interrogations légitimes ? Chut... on chuchote en coulisse que nous serions à l’aube d’une troisième révolution industrielle. La révolution du secteur tertiaire dont les porte-drapeaux sont le digital et l’intelligence artificielle. Ce vent de changement est poussé par l’évolution des mentalités, avec des nouvelles générations qui s’affirment plus que jamais, et des innovations technologiques dites de rupture, propos chers à Joseph Alois Schumpeter.
Il n’est pas anodin de rappeler que ces évolutions de modèle sociétal vont de pair avec les limites de notre modèle économique qui tirait jusqu’à présent la croissance économique des pays de l’OCDE. Clap de fin pour l’ère de la consommation de masse, pourrait-on dire ? Peut-être... Si Walt Whitman Rostow était encore parmi nous, il nous offrirait surement le dernier opus de sa théorie du développement et des conditions de la croissance économique. Les audacieux tycoons du monde du digital lui souffleraient à l’oreille que nous attaquons la sixième étape, étape que l’on pourrait dénommer « la société réinventée ». Forts de leurs expériences, avides de bousculer les dogmes existants en matière économique, social, politique... ils lui serviraient sur un plateau d’argent les nouvelles variables à considérer pour tester la pertinence empirique des modèles de croissance de demain !
Clap de fin pour l’ère de la consommation de masse, pourrait-on dire ? Peut-être...
J’observe attentivement les bruissements de changement dans nos entreprises, dignes héritières des modèles fordistes et tayloriens. Ces changements remettent au centre du débat l’homme. « Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous » dirait Paul Eluard. L’homme a rendez-vous avec l’homme. Pourquoi maintenant ? Parce que les start up ont revisité les modèles organisationnels existants pour se développer ; elles misent sur l’homme. Leurs grandes sœurs - les sociétés établies depuis des lustres - observent avec envie ce fourmillement d’idées. Elles lancent à tout va des programmes de transformation, à commencer par l’engagement des collaborateurs pour trouver les clés de leur survie dans un monde où le temps de l’obsolescence s’accélère à une vitesse fulgurante.
L’homme a rendez-vous avec l’homme
Peut-être que l’entrée par la grande porte de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) va ouvrir une fenêtre sur l’exploration de nouvelles considérations. A ce jour, les indicateurs sociaux, sociétaux et environnementaux enjolivent et grossissent les volumineux rapports annuels. A la lecture de ceux-ci, une question me taraude : existe-t-il une proposition un brin audacieuse ou avant-gardiste sur le volet social ? Je reste sur ma faim pour l’instant. Faut-il embaucher un jeune loup provenant d’une start-up pour proposer des indicateurs qui réveillent les mentalités ?
Si on ose faire un parallèle intéressant, l’actualité de ces derniers temps nous offre une réflexion prospective à ce sujet. En fin d’année 2017, le CME Group - l’une des bourses américaines les plus importantes - annonçait qu’elle allait lancer des futures sur le bitcoin, sans oublier les dernières semaines riches en rebondissement médiatique concernant la ruée vers le bitcoin. Il faut se rendre à l’évidence, le bitcoin affole les esprits des plus opportunistes.
Soyons fous et créatifs ! Surfons sur cette nouvelle vague liée aux crypto monnaies pour définir des indicateurs RSE pour le volet RH qui soient novateurs. L’opportunité est offerte aux entreprises d’y associer une réflexion plus profonde pour travailler sur la responsabilité, l’engagement, la créativité des collaborateurs et l’impact de leurs actes sur l’environnement, l’économie et le social.
Et pourquoi pas un bitcoin social pour mesurer la performance des entreprises accompagnant leurs collaborateurs sur ce chemin ? Ne serait-ce pas la première piste pour inverser le rapport de force dans l’évaluation des performances individuelles et collectives des entreprises ? Un bitcoin social qui mesurerait avant tout le savoir-être, donc les comportements, dans toutes les dimensions donc relation interpersonnelle, bien être, épanouissement... Un bitcoin social qui serait aussi un excellent indicateur du bon vivre en entreprise - à l’image du label « Great place to work », de la valorisation des collaborateurs. Enfin, un bitcoin social qui pourrait être évalué par les marchés financiers pour amoindrir ou renforcer la valeur boursière des entreprises, tenant compte de cet indicateur clé dans le chapitre RSE. Charité bien ordonnée commence par soi-même, voici le leitmotiv de toute entreprise qui envisage d’accompagner les mutations de la société vers une société où la richesse réside dans le développement personnel de l’homme. Rien n’est acquis, tout s’apprend et s’expérimente.
Et pourquoi pas un bitcoin social pour mesurer la performance des entreprises accompagnant leurs collaborateurs sur ce chemin ?
Je terminerai ainsi parce qu’il nous est toujours permis de rêver en grand pour transformer petit à petit notre société : « Si vous parlez à un homme dans une langue qu’il comprend, cela entre dans sa tête. Si vous lui parlez dans sa langue, cela va droit dans son cœur. », Nelson Mandela.